Eczéma ou mycosis fongoïde ? Analyses conjointes par spectroscopies Raman et infrarouge FTIR - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’eczéma, dermatose très courante, peut, dans certains cas, être difficile à différencier du mycosis fongoïde (MF) par la clinique, la dermatoscopie et l’histologie. Une approche moléculaire par 2 spectrométries vibrationnelles complémentaires, Raman (diffusion inélastique) et infrarouge (absorption) a été évaluée.
Matériel et méthodes |
Un spectromètre infrarouge à transformée de Fourier (FTIR) Bruker IFS 66v/S couplé au microscope confocal Hyperion 2000 et un spectromètre Invia Micro-Raman Renishaw (laser à 532nm) ont été utilisés pour étudier un échantillon de MF et un autre d’eczéma inclus en paraffine sans coloration puis déparaffinés et posés sur des lames en CaF2, convertissant le signal détecté en un réel résultat spectral de fréquences (ou nombre d’ondes en cm−1).
Résultats |
Des particularités concernant le MF (par rapport à l’eczéma) ont été observées sur les spectres moyens calculés à partir de cartographies des échantillons et normalisés pour comparaison, par rapport à la bande amide I (∼1660cm−1). En FTIR, la région des Amides A, B et de l’eau (3600–3000cm−1) était plus large et les absorbances des groupes méthylènes CH2, CH3 des lipides entre 2990 et 2850cm−1 montraient une augmentation. Dans la zone « fingerprint » de 1700 à 900cm−1, les absorbances des amides II (∼ 1545cm−1) et III (∼ 1236cm−1) étaient plus élevées et un « shift » apparaissait, la bande amide II étant centrée sur un nombre d’ondes plus petit (1541cm−1). Dans la région de 1200 à 900cm−1, des modes de vibration des glucides et phosphates constituant les acides nucléiques (ADN, ARN), la bande entre 1130 et 1000cm−1 correspondant aux élongations symétriques des groupements phosphates PO2-, avait une absorbance plus élevée. Après intégration des aires sous les bandes d’absorption, 3 ratios (moyenne et déviation standard) ont été calculés : amide II/amide I, lipides/amide I étaient légèrement plus élevés et PO2-/amide I multiplié par 3. En Raman, le pic à 1450cm−1, des vibrations de déformation des CH2 et CH3 dans les lipides et protéines, la région 1342–1247cm−1, de l’amide III, et les pics des PO2-, ADN, ARN (1125–1033cm−1) étaient modérément augmentés aussi.
Discussion |
Les techniques Raman et FTIR ont montré des différences entre le MF et l’eczéma liées à l’état d’hydratation (régions des lipides et eau, modifications du facteur d’hydratation naturel connues dans l’eczéma), aux polypeptides (zone « fingerprint », possible changement de conformation d’hélice α en pelote aléatoire) et aux « complexes ADN/ARN/protéines » décrits modifiés dans la littérature sur les lymphocytes leucémiques.
Conclusion |
Les spectroscopies complémentaires FTIR et Raman, par la caractérisation des constituants moléculaires de la peau permettraient d’apporter une aide diagnostique complémentaire dans les cas difficiles à discriminer, en particulier sur un plus grand nombre et différents types de MF.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Eczéma, Mycosis fongoïde, Spectroscopie infrarouge FTIR, Spectroscopie Raman
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.418. |
Vol 146 - N° 12S
P. A262-A263 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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